Bernadette Kanter
 

sculptures
COM'PROMIS
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1er Prix du Lions Club 2011

Née à Saint-Étienne-du-Rouvray (Normandie) en 1950, je réside en région parisienne depuis l'âge de 12 ans. La nature présente en permanence dans mon cadre de vie, a éveillé mes sensations et influencé mes réflexions, elle oriente aujourd'hui encore ma vie, et aura décidé de ma vocation.

Mes pas vers une carrière artistique passeront par l'école supérieure des carrières artistiques (ICART) de Paris, une école du commerce de l'art et de l'action culturelle en Europe. Mais ma formation théorique se réalisera principalement au travers des enseignements de l'école nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA) de Paris, communément nommée l'école des Beaux-Arts ou j'étudierai trois années durant, et de l'académie de la grande chaumière à Montparnasse ou j'ai affiné ma connaissance du corps et de l'anatomie. C'est cette institution qui libéra au début du XXème siècle les artistes de l'académisme ambiant, et Delacroix, Manet, Picasso, et Cézanne participent à sa création.

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J'ai consolidé ma formation théorique en fréquentant assidument durant environ 4 années l'atelier de modelage, de sculpture et de peinture de Monsieur Deparis, rue Falguière à Paris. L'atelier a aujourd'hui disparu, mais la Cité Falguière résonne encore des pas du sculpteur Jules-Ernest Bouillot qui initia Gauguin à la sculpture et au modelage. Monsieur Deparis était Prix de Rome de peinture, et avait été Président du Salon des Artistes Français. A l'époque de ma formation, c'était un vieux monsieur qui conservait beaucoup d'humour, et avec lequel j'ai appris le comportement humain et le respect du travail accompli. Portraitiste, il aimait à souligner malicieusement : l'aquarelle est à la peinture ce que le flirt est à l'amour. Je garde toujours vivant son enseignement et aujourd'hui, alors que moi-même j'enseigne, j'ai repris à mon compte son allégorie : il faut préparer les dessous avant d'habiller les dessus, signifiant qu'avant de travailler les détails, il faut installer l'architecture.

Mon souci du détail me fera étudier la gemmologie et pratiquer la taille directe. La gemmologie se différencie de la minéralogie en ce qu'elle étudie des pierres de petite taille de façon à lire leur indice de réfaction. De sorte que j'ai étudié pour en comprendre les structures, les pierres gemmes et les matières organiques telles le corail ou la perle, mais aussi le verre et les matières de synthèse. La taille directe consiste à créer dans une masse quelconque – pierre, bois ou tout autre matériau, une œuvre définitive et unique. Cette pratique n'exclut pas la réalisation d'esquisses, mais la réaction du matériau au cours du travail guide l'artiste dans l'élaboration de son œuvre. De sorte qu'il doit maîtriser parfaitement le matériau et ses outils, et doit développer son sens de l'observation, car la moindre erreur, la moindre maladresse sera fatale à son travail. J'aime me coltiner la matière, la contourner et la comprendre. Elle me met littéralement hors de moi, non pas au sens courant ou l'expression désigne une violente colère, mais me dissous dans l'altérité d'un monde étranger à ma condition humaine. C'est l'instant ou je me sens appartenir au monde, réconciliée, je consens à lui appartenir.

Ce rapport physique à la matière, mon côté démiurge en quelque sorte me conduira dans les ateliers de la fonderie Delval à Antony (92) à pratiquer le métier de fondeur. Une femme parmi les hommes, pas un outil sera à ma mesure et je devrai compenser ce déficit physique par de l'ingéniosité, ce qui forcera l'admiration de mes compagnons de travail. Emballer un modèle, noyauter et démouler, décocher et débourrer, torcher un moule et bréler un noyau, éjecter la pièce du moule seront mes activités quotidiennes. J'y ai gagné mes galons de sorte qu'aujourd'hui, je peux de la conception à l'œuvre finale en bronze, réaliser toutes les étapes de la création artistique.

En 1974, j'ai installé mon atelier à Buchelay, une commune rurale du Mantois à quelques encablures de Paris. J'y travaille au contact quotidien de la nature qui est la source de mon inspiration et j'y forme aussi des élèves lors de cours hebdomadaires de modelage ou de stages de taille directe.