Laurence Kupfer
 

Sculpture
 
8 allée des Jockeys - 92380-Garches - +33(0)6.62.37.05.11
kupfer@sfr.fr

 
Oeuvre   Oeuvre   Oeuvre

Après un diplôme de modéliste, une formation « Mode et Création » à l'Université Lumière Lyon II, un mémoire de Maîtrise sur la Dentelle, j'ai commencé ma carrière en tant que « corsetière ».

Depuis une dizaine d'années j'ai plongé les mains dans la Terre, et la céramique est devenue une passion qui ne me quitte plus. J'ai été formée dans les ateliers de Johanna Klarsfeld à Bourg-la-Reine et Fontenay aux Roses, et je continue actuellement mon apprentissage dans l'atelier de Marianne Guyader à Garches.

Pourquoi la Terre après la Dentelle ?

En premier lieu j'ai toujours eu besoin de contact avec la Nature : cultiver mon jardin, planter, sentir, observer ses transformations, visiter des jardins lors de mes voyages, continuer à l'apprécier par la lecture (Colette, Giono).

Travailler sur la matière, la toucher, avoir un contact privilégié avec elle, ont toujours été source d'une profonde satisfaction. Quand je travaillais la dentelle, je cherchais à structurer son apparente fragilité à même le corps, en une architecture à la fois souple et solide. La dentelle m'a toujours fascinée car elle est une combinaison intime entre le vide et le plein, un mariage incessant de volutes, de délicats entrelacs, d'arabesques végétales, et en même temps de puissants rinceaux, jouant sur les effets de transparence, à l'image de ce que l'on peut observer dans la Nature.

La Terre, par le biais de l'apprentissage de la céramique fut une révélation car elle m'a permis de lier mon amour du Végétal avec celui de la Terre elle-même, plutôt des Terres, car il y en a tant de variétés : des lisses, des chamottées (granuleuses), dans un véritable arc-en ciel de couleurs! La Terre met en éveil tous mes sens à son contact par ses couleurs, son odeur, ses textures. Pour la comprendre et la maîtriser, il fout être à l'écoute de son rythme, de sa résistance propre, de ses besoins (épaisseur, séchage, hydratation, couches d'émail), il ne faut pas la brusquer, sinon elle risque d'exploser à la cuisson...

Dans mon travail, je tente d'explorer et de transmettre les sensations et les émotions nées au contact de la Nature : la force minérale des montagnes, la puissance vitale dégagée par le monde végétal, sa complexité merveilleuse. Je tente peu à peu de l'apprivoiser du bout des doigts, comme je l'ai fait avec la dentelle : je cherche un équilibre entre le vide et le plein, je cisèle des enroulements de pétales, je sculpte les vibrations muettes des troncs, les pulsations des racines serpentines, la surprise des éclosions, les ondulations des feuilles dans le souffle du vent, je lustre les branches et les feuilles pour les rendre luisantes comme après le passage d'une ondée bienfaisante...

Finalement je tente dans mon travail de recréer des dentelles, mais les miennes ne sont ni fragiles, ni souples; mes sculptures rêvent d'être des dentelles de Terre...