Francine, née en Algérie dont le regret l'habite, est de France et d'Espagne. SERRER, son nom de peintre, vient du cap rocheux de la Náo, entre Valence et Alicante mais son père lui avait appris ses origines albigeoises et elle a reconnu le pays d'oc avec délices. A part cela, elle a un long vécu de parisienne. Le plus souvent elle peint près de Montmartre, parfois aux environs d'Albi.

Toute jeune adulte, elle a s'est jetée dans la peinture comme dans un fleuve désiré. Elle en a appris les voies et les gestes grâce à un maître castillan, ami trop tôt disparu.

Pour créer son œuvre, elle ne part pas du "pourquoi peindre" mais du "besoin de peindre". Elle ne théorise pas volontiers, préférant, comme elle dit, "parler avec ses pinceaux". On voit pourtant qu'elle est plus volontiers figurative qu'abstraite car "le figuratif inclut l'abstrait et non l'inverse et porte un tout autre contenu d'émotion". Le mot est dit, il ne s'agit pas de représenter ni de provoquer mais de toucher, d'enchanter, de faire surgir de soi quelque chose qui atteint l'autre. Expressionnisme ? Oui, mais dans lequel l'expression garde son secret. Impressionnisme ? Oui aussi, pour autant que l'on peut parler d'impressions intérieures.

Paysages, demeures des hommes, lacs, fleuves et côtes, arbres et fleurs, personnages solitaires ou groupés, animaux ailés ou terrestres les sujets sont de ce monde mais parfois aussi d'un autre, issu du rêve. Dans tous les cas, le travail de peintre est privilégié, la touche et la couleur sont traitées selon un rituel qui exclut la minutie mais non l'exigence aigue de l'équilibre et de l'effet. Notre monde ayant aboli tous les critères formels, il ne reste plus à l'artiste que d'être à la fois artisan et magicien.

Pour lui, le besoin de communiquer est à tous égards impérieux. Francine SERRER a donc fait une carrière publique de peintre dont les étapes sont détaillées à la suite. Celle-ci a comporté un tour des principaux salons classiques et des expositions particulières ou de groupes. Parmi les premières, certaines ont eu lieu dans des galeries de prestige et d'autres n'ont pas manqué d'originalité comme celle de l'Abbaye St Michel de Frigolet ou cette autre sur une péniche. A plusieurs reprises les frontières de l'hexagone ont été franchies (vers la Suisse, l'Espagne, l'Allemagne). Parmi les acheteurs de ses œuvres figurent au demeurant des résidents de plusieurs pays étrangers (Suisse, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Espagne, États Unis, Japon).